Il n’est pas coutume sur ce blog de faire un petit retour sur un billet. Point question de faire un mea-culpa mais d’apporter quelques précisions sur quelques points que j’avais pu soulever après enfin avoir vu le film de Spielberg. Comme le dit Bruno Podalydès « Qu’on se détende : voilà le Tintin de Spielberg, et non notre Tintin ».
Attention, certains éléments peuvent dévoiler le fil du film (surtout si vous ne faites pas partie des 2 millions de personnes l’ayant vu en 5 jours)
La chronologie des albums ?
C’est le point qui me chatouillait un peu. Quand vous pensez au titre « Tintin et le secret de la licorne », vous pensez aller voir l’adaptation de cet album. Or il n’en est rien puisqu’il s’agit d’un mix entre le secret de la licorne et le crabe aux pinces d’or comme je l’avais déjà écrit. Et en fait quand on regarde le film, on l’oublie vite de mon point de vue.
Spielberg s’est inspiré de l’univers Tintin, des deux albums et a ouvert une nouvelle voie pour Tintin. La trame de fond des albums est là, on connait les personnages et on redécouvre même des nouveaux dans le genre Sakharine qui passe de personnage secondaire à ennemi juré de Tintin et surtout d’Haddock (ah la filiation !). En fait, la quête des trois maquettes de licornes nous ouvre de nouvelles perspectives et punaise que ça met de l’action.
L’intervention de personnages comme la Castafiore même si elle ne participait à aucuns des deux albums ajoute un grain de folie. Et je ne sais pas si je me trompe mais dans certaines scènes, je verrais même des allusions à l’album « L’affaire Tournesol » (la course poursuite) ou d’autres comme la jeep rouge de « l’Or Noir« , l’alcool qui se transforme en bulles de « On a marché sur la lune » etc..
Faire de Tintin, un super héros américain ?
Et bah, j’avais tout faux. Le burlesque des gags est bel est bien restitué. Spielberg a su retranscrire cet humour cher à la bande dessinée. Haddock ou les Dupondt ont bien conservé tous leurs gènes « Gaston Lagaffe« .
Tintin n’est pas bodybuildé et son rejet de la violence gratuite est respecté par Spielberg.
Tintin ne s’en sert qu’avec parcimonie.
Même Haddock qui se retrouve avec un « bazooka » va vite le lâcher car cette violence des blockbusters américains ne rentre pas dans le cahier des charges Tintinophile.
Le « cadre historique » même si on peut dire que le monde de Tintin est intemporel, non Tintin n’utilise pas une tablette numérique mais une machine à écrire. Les autos sont bels et bien des voitures européennes (tube Citroën par exemple) quand l’action se déroule à Bruxelles même si celle-ci n’est pas réellement citée.
Ce qui va être peut-être dur à comprendre pour les américains à la sortie aux USA, le 21 décembre prochain, c’est quand l’antiquaire vendeur de la première licorne dit « mais tout le monde connait Tintin ! », eux ne le connaîtront pas !
LES AVENTURE DE TINTIN : BANDE-ANNONCE 2 VF Full… par baryla
La ligne claire effacée ?
Hergé disait qu’une adaptation de Tintin réussi au cinéma passerait seulement par des acteurs jouant avec des masques. Spielberg a fait avec la technologie de son temps c’est à dire des acteurs jouant réellement leurs rôles filmés en « perfomance capture » et sur lequel et on est venu ajouter des décors et les reconstituer en 3D.
Un bémol, les tarins des personnages sont parfois caricaturaux limites guignolesques (une allusion aux masques ?).
On sent aussi parfois l’intégration 3D un peu trop notamment dans les scènes du désert ou quand les personnages sont dans le camp militaire dans ce même désert. Mais sinon le numérique (même si je n’ai pas vu le film en 3D), ça tourne dans tous les sens et ça déroute surtout au début du film.
On a vraiment les acteurs en face de nous sauf qu’ils sont costumés numériquement 😀
Quand à la fameuse ligne claire, le plus bel hommage que rend Spielberg à Hergé et à son univers, c’est le générique de début (que je n’ai pu trouver sur youtube et consors, normal me direz-vous !), on passe en revue tous les dessins d’Hergé dans ce générique. Et lorsqu’au début du film sur la brocante, le peintre tire le portrait à Tintin. Celui-ci lui présente un dessin de Tintin à la ligne claire 😀
Bref (so septembre 2011 ?), j’ai tenté de vous faire ce petit topo sans trop spoiler le déroulement du film. Mais un conseil (que j’aurais dû m’appliquer avant d’écrire mon article pseudo pamphlétaire), votre Tintin restera toujours votre Tintin et celui de Spielberg ne fait qu’explorer un des aspects de l’imaginaire tintinophile, le sien.
Alors allez voir, ces Aventures de Tintin.
Et à la fin, vous vous direz « vivement 2014 ! », date prévue de sortie de la suite de ce premier opus.
Tintin will never die et Spielberg l’a fait rentrer dans le XXIe siècle et on espère qu’il le fera rentrer dans le panthéon des comics américains 😀
[…] mieux déguster son Art et son Cinéma. Tintin porté à l’écran par Speilberg passionne LittleCelt qui, citant Bruno Podalydès [“Qu’on se détende : voilà le Tintin de Spielberg, et non notre […]