Lyon change, évolue mais est-ce toujours dans le bon sens. Quand je parle de Lyon, j’en parle toujours de façon positive, du fait qu’elle soit à taille humaine tout ça tout ça. Mais si on gratte le vernis, il y a quelques facteurs qui font que Lyon n’est pas non plus la ville des Bisounours.
Il y a quelques points dans l’action municipale et d’agglomération même si je ne me sens en opposition à Collomb où ça me fait hic…
Privatisation de l’espace public :
Prenons un premier exemple celui de l’hôtel-Dieu, hôpital millénaire où une bonne partie de la population lyonnaise est née (enfin moins vrai ces dernières décennies), les HCL sont partis et un projet de 150 millions d’euros est en cours avec grand hôtel, salle de congrès, commerces de luxe. On va créer dans cet édifice historique des lieux de vie tertiaire mais moi ça ne m’enchante guère de savoir que tel ou tel groupe hôtelier va s’approprier une partie de l’histoire lyonnaise sans qu’on est consulté la population lyonnaise. Lyon a certes besoin d’hébergements de haut-vol cependant le taux de remplissage des hôtels lyonnais ne frisent pas les 100%. Dans son topo l’architecte parle » Le grand dôme représente l’hôtel cinq étoiles. » bah c’est con moi je pensais que c’était plutôt un rapport religieux et cela avait plus une connotation de patrimoine lyonnais que d’hôtel à émirs… Ce qui se passe et ce qui se déroulera avec l’hôtel-Dieu me fait penser aux hypothèses sur le futur de l’hôtel de la Marine cependant les voix se sont élevées un peu plus fort là-bas à Paname.
Même exemple le jardin de la visitation à Fourvière dont une partie est voué à devenir un hôtel-restaurant de prestige que dit le permis de construire sauf que le prestige dont veulent profiter les lyonnais c’est la tranquillité de ce jardin pas d’un hôtel-restaurant dont pour la plupart, ils ne pourront se payer que la photocopie du menu…
Une pétition est en cours.
Je conçois que le patrimoine a un coup pour la collectivité mais c’est aussi ce qui fait son attractivité et privatiser l’espace public même s’il ne s’agit que d’une infime partie ça fait un peu ville qui devient musée…
Parlons de Confluence, nouveau poumon commercial de la ville en construction qui aura le mérite d’avoir 35% de logements sociaux mais ça reste tout de même pour le quartier historique de la bourgeoisie lyonnaise car sur la totalité du 2e, le logement social ne représente que 8% même si celui-ci n’a pas vocation à être habité physiquement (M. Broliquier, bien le bonjour).
En parlant de bâtiments et d’imbroglio, voir ce qui se passe avec l’association artistique Grnd Zero à la rue des murs municipaux mais subventionnée (9500€) pour acheter la paix des braves ?
Voilà on est loin du prix moyen de 8500€ du mètre-carré parisiens cependant la ville a rattrapé un certain retard en la matière et comme vous expliquera tout agent immobilier (métier non philanthrope) que c’était normal ce rattrapage (surtout pour sa commission). Cependant on peut voir que tous les projets de luxe ne prennent (heureusement) pas comme celui du triangle d’or vers la rue Grolée (2e arrondissement).
Après avoir expulsé par dizaines, les locataires en faisant monter les prix, les promoteurs immobiliers qui nous promettaient la place Vendôme à Lyon, n’ont obtenu qu’une seule chose, l’abandon du quartier, enfin par tout le monde, les braqueurs semblent quand même appréciés les quelques commerces de luxe dont le dernier venu est Séphora (parfumerie chic par excellence, n’est-ce pas ?)…
Mixité sociale, hors jeu ?
Cependant, je parle uniquement de l’hypercentre mais Lyon ne se résume heureusement pas à ce bout de terre coincée entre la Rhône et la Saône, il y a 8 autres arrondissements et toute sa couronne urbaine faite de banlieues chics et surtout sensibles. Et ces banlieues sensibles, elles aussi veulent venir en ville (descendre comme on dit), profiter de tout ce qu’offre notre belle capitale des Gaules en loisirs, sorties. Le réseau de transports en commun étant développé, pas de soucis pour ça (quoique prolongement de la ligne D, attendu pendant 20 ans aux Minguettes).
Là où ça va faire mal c’est le prix du ticket surtout quand on a que le bus dans son quartier et que l’on ne le prend que rarement, le chauffeur des TCL vous en demandera 2€. Et comme vous n’avez pas distributeur automatique (comme dans les arrêts de Tram ou de métro), vous ne pourrez pas y échapper.
Je pense aux mammas et mammys qui ont la nécessité de venir de temps en temps pour quoique ce soit à L et qui ne pensent pas forcément à acheter un carnet de 10 chez le buraliste, la pilule doit être dur à avaler, surtout si elle a la taille d’une pièce de 2€.
Ce tarif est antisocial, pas un mot de plus.
Tiens social, logement, mixité sociale, on en arrive comme par hasard à Nathalie Perrin Gilbert, maire du 1er arrondissement lyonnais et accessoirement secrétaire nationale au logement qui vu par mon oeil extérieur à travers le prisme de la presse locale me semblait quelqu’un de bien, cependant pas pour le maire central qui après l’avoir fait reculé sur les listes régionales en position non éligible en 2010 semble être rentré en guerre contre son adjointe et consoeur du PS. Le déroulement de l’histoire entre eux, je m’en tamponne mais j’espère que celui-ci n’a pas de conséquences pour le 1er arrondissement et ces pentes qui si elles ont été revitalisées à la fin des années 1990 (impulsion Noir-Barre) semblent un peu au statut quo à mon goût. Il est impressionnant de voir le nombre de locaux vides en RDC dans les pentes et ne parlons pas du sort du ventre (gastronomique) du 1er voué à la modernisation et remise aux normes : la Halle de la Martinière. On espérera que cette modernisation ne finisse pas en City ou market…
A mon goût, le 1er est ou était un exemple de mixité sociale, économique et urbain mais la guéguerre consanguine socialiste ne fige-t-elle pas celui-ci ?
Voilà ces quelques exemples (pertinents ou pas) sont aussi pour M. le président d’agglomération et de maire de Lyon que vous êtes M. Collomb, n’oubliez pas les lyonnais qui vous ont élu il y a dix ans, non pas par révolution (la continuité barriste, vous l’incarnez) mais pour garder cette ville humaine (enfin moi j’avais mis ainsi au 2nd tour) et à tradition humaniste. Quand vous voyagez, merci d’être ambassadeur, d’apporter de l’attractivité mais quand vous revenez, n’oublier pas le contexte lyonnais, son histoire bimillénaire…
Pas antagoniste pour un sou ce billet, je ne veux pas non plus le statut-quo mais l’adaptation humaine des projets aux lyonnais…
En un mot : concertation.
Petite note musicale pour finir 😉
Très bien vu. Je n’ai pas grand chose à ajouter, n’étant que toute nouvellement dans la région.