On entend parler de socle de la république avec le débat sur le mariage pour tous mais depuis que la France est une république à savoir 1789, un des socles est aussi l’échelle administrative du département et tous ses cantons qui la compose, avec à la tête un président de conseil général pour le législatif et un préfet représentant du président de la république pour l’exécutif.
La France c’est donc pour moi tout simplement quand on part de tout en bas :
Une commune qui fait partie d’un département celui-ci faisant partie d’une région qui elle-même constitue un bout de France, on a ainsi quelques fondations solides pour notre état à la fois géographique, politique même si parfois dans cet état jacobin, tout part souvent trop de Paris.
Je ne sais pas si c’est de ce constat que sont partis Michel Mercier et Gérard Collomb en décembre 2012 pour annoncer la mort prochaine du département du Rhône et ainsi créer deux collectivités distinctes entre la métropole d’intérêt européenne que constituerait dorénavant le Grand Lyon avec toutes les communes qui la compose et d’un autre côté ce qui resterait des communes rhodaniennes ne faisant pas parti du Grand Lyon qui constitueraient l’ersatz département du Rhône avec comme chef-lieu on ne sait pas encore (on prend des paris Villefranche, Tarare (enfin désenclavée avec l’A89) ou la nouvelle mairie de M. Mercier).
Collomb expliquait le tout sur France-inter
Gérard Collomb par franceinter
Des transferts de compétences vont s’effectuer car le département c’est quand même les collèges, les PMI et d’autres choses (comme le boulet pharaonique du musée des Confluences), des compétences qui iront à l’Euro-Métropole lyonnaise même si ironie du sort l’hôtel du département du Rhône restera dans la ville qui ne sera plus son chef-lieu.
Un projet de loi spécifique devrait nous préciser tous les contours officiels à l’été de cette année de cette scission/sécession .
Pourtant quelques questions vis à vis de ce projet ambitieux reste pour moi en suspens :
– La gauche n’avait-elle pas en 2009 pesté contre le redécoupage administratif voulu par la commission balladur ?
– Les arguments que je tenais dans ce billet sont-ils obsolètes maintenant que la gauche est au pouvoir ?
– Que va devenir le reste du département du Rhône sans l’attractivité et le dynamisme économique de l’agglomération lyonnaise (solidarité par les impôts) ?
– Une métropole européenne dans une Europe mal définie/dans une France non-décentralisée quel est l’intérêt si ce n’est que briller économiquement en laissant les autres territoires autrefois frères dans la dèche ?
Pour aller plus loin, lisez cette analyse sur le département du Rhône sur le site de l’INSEE.
photo d’illustration en home (très jolie mais qui colle pas forcément au sujet) credit: Ak4suna via photopin cc
D’accord avec ce que tu dis. Les villes de provinces doivent avoir plus de liberté pour contrer la centralisation de Paris. Pour répondre à la question de savoir quelle ville sera la capitale du reste du département du Rhône, ce sera Très certainement Villefranche-sur-Saône, qui est déjà sous-préfecture et capitale du Beaujolais.
[…] Il y a un temps pas si lointain où le simple fait d’évoquer le Grand Lyon sans parler du département dur Rhône me paraissait incongru (ici et là). […]