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5 ans de Sarkozysme means 5 ans d’immobilisme

Par extension on pourrait l’étendre à la droite UMP toute entière car si Nicolas Sarkozy en est l’étendard, celle-ci gouverne notre pays depuis maintenant dix ans. Le glas a bientôt sonné.  Sa réélection semble compromise tant par les sondages que par l’opinion publique qui  ne le porte pas dans son coeur.

J’avais commencé il y a quelques années une catégorie de billets consacré à Mini-Monsieur l’hyperactif mais je dois avouer que le story-telling dont a fait preuve notre président dès le début de son mandat (et peut-être de sa vie politique tout court) m’ont découragés.  Je retiendrais de Nicolas Sarkozy qu’il fut à mon goût le président des déclarations, des grands discours qui ne mènent à rien, des scandales de son camp qui n’ébranlent en rien sa ligne droitière de « chefer » la France.

Certes l’homme s’est calmé et les cheveux gris sont apparus, le discours est plus posé, sa voix se fait plus basse, le ton moins mitraillette.

Mais dans quel état laisse-t-il notamment notre pays dans cinq secteurs clés ?

L’éducation

Socle de notre nation depuis Jules Ferry, elle est censée former nos chers têtes blondes à devenir de bons citoyens formés et libres de penser. Notre système scolaire n’est pas le plus parfait mais si on lui enlève le ciment qu’est le corps professoral, où va-t-on ?

Et depuis 2007, le nombre de suppressions de postes dans ce corps de fonctionnaires a été exponentielle. On en annonce 15 000 à la rentrée prochaine.

Certes, la droite a appliqué à la lettre la doctrine de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux mais pourquoi autant de zèle avec cette administration qui prépare tout simplement le futur de la France.   Je n’arrive pas à comprendre tout simplement cette haine (et le mot est faible)  pendant ses 5 ans sur l’éducation nationale.

– Carte scolaire supprimée (fin de la mixité sociale)

– Différents propos sur le fait que les enseignants soient des privilégiés et des grosses feignasses

Fin de la formation des professeurs qui n’est pas un métier rappelons-le !

Liberté, Egalité, Fraternité

Pour la liberté, on a encore le droit d’ouvrir sa gueule mais des lois tels que Hadopi, Loopsi et biens d’autres votées par la majorité actuelle  l’ont bien entamée.

L’égalité est une notion qui a complètement disparu avec l’arrivée du bling-bling et de cette fameuse loi TEPA « le paquet fiscal » qui devait soutenir le fameux « travailler plus pour gagner plus ». Sur les heures défiscalisées, elle a fonctionné pour une partie des employés travaillant plus de 35 heures mais elle a oublié les autres. Cette TEPA a surtout permis à une minorité de privilégiés fortunés de profiter de grosses ristournes sur leur feuille d’imposition (on ne parlera pas de Mamie Zinzin et de son chèque de plusieurs millions d’euros »).

Les mesures comme le RSA avait un bon fond mais dans des conditions trop restrictives et sans une volonté politique affichée pour que cela fonctionne (rappelez-vous les nombreuses prises de bec entre Martin Hirsch et ses collègues du gouvernement).

La fraternité et pensez à son prochain n’est pas dans l’ADN de l’UMP et de son président, l’autre c’est l’ennemi celui que l’on reconduit à la frontière et auquel on dit « Casse-toi pov’con ! ». Cette arrogance que la droite montre dans ses décisions, ses déclarations sans prendre en compte la parole du peuple quand celui-ci manifestait contre les retraites par exemple.

Les réformes passent, les français trépassent.

Et je ne vais pas parler du fake du moment à savoir Nadine Morano qui cristallise toute cette arrogance, ce « j’ai raison et si vous êtes pas contents, je vous emmerde bande de sales gauchos ».

Qu’il était drôle et cynique de voir Jean François Copé  qui déclarait que le PS volait le débat démocratique lors des primaires socialistes à la rentrée 2011.

L’Europe

Grande oubliée de ce quinquennat même si on assiste à  quelques soubresauts avec « les sommets de la dernière chance »  en ce moment. Ce fut l’arlésienne, une non-politique menée dans ce sens. Alors qu’après le référendum de 2005 et le refus du traité de Lisbonne, Nicolas Sarkozy, aurait pu être l’un des moteurs de la renaissance de l’idée d’union européenne (qui n’a plus que le nom tant elle dispersée).

Je n’arrive pas à me souvenir de mesures majeures, de déclarations d’amour de notre président en faveur de cette Europe. Il a été (et les autres chefs d’états européens) trop attentiste dans cette belle idée d’union des peuples européens qu’avait imaginé et rêvé Hugo, que Schumann et d’autres avaient commencé à dessiner.

En un mot, cette politique attentiste nous a mis dans la merde par cette désintégration de l’idée d’une Europe unie politiquement, économiquement et culturellement (on a tant de choses en commun pourtant).

Les banlieues ou zones urbaines sensibles.

Elles devaient parait-il être nettoyées au Karcher. Elles ont surtout été  réduites au silence et laissez-bien de côté. Qui se rappelle de Fadela Amara  au gouvernement et que son plan banlieue est resté à l’état d’épreuve sans réalisations.

On a eu de nouveaux un focus sur ces banlieues lors des saccages de magasins en 2010 (notamment à Lyon), la banlieue fait peur, elle passait au journal de vingt heures mais elle n’a jamais existé politiquement pendant 5 ans (voire depuis 10 ans). La banlieue est devenue un Zoo où l’on parque ceux dont la droite  et madame michu ne veulent pas et pas question d’y mettre des moyens humains ou financiers comme des profs expérimentés ou des policiers (suppression de la police de proximité), c’est des idées de gauche ça pour gaspiller inutilement des deniers publics pour les 4,4 millions de nos concitoyens (chiffre de 2006) qui y vivent.

Pourtant la droite et la banlieue, des fois ça marche comme quand Juppé avaient lancé les Zones Franches Urbaines.

Statut et honneur du pouvoir exécutif

Avez-vous compté le nombre de scandales qui ont émaillé la présidence Sarkozyste ? On s’en est lassé et on avalé un nombre de couleuvres incommensurables par dépit.

L’augmentation de centaines de % du budget et du salaire de l’occupant de l’Elysée est passée comme une lettre à la poste et avec la crise que l’on subit depuis 2008 (que l’on peut considérer comme un soubresaut de la crise que l’on traverse depuis la fin des trentes glorieuses), la décence n’aurait-elle pas voulu que le président nourri, logé et blanchi annonce une baisse voire ne rien toucher du tout ?

Cela aurait eu de la gueule, non ?

Cela l’aurait fait remonter dans les sondages et même tout geste symbolique qu’il soit cela aurait eu un impact sur l’image de la classe politique…

Pendant ces cinq ans, on a eu des ministres et un premier qui n’ont eu que le nom et le prestige (et je ne parle pas de celles et ceux aux dents longues, coucou Rachida et Eric…)  et qui n’ont pas pu s’exprimer ni d’impulser une politique dans leur domaine tant l’hyper-président fut omniscient.

Bref, vous comprendrez qu’après 5 ans de ça, pour ma part, je souhaite une nouvelle forme de politique et un nouveau président (et une nouvelle majorité) pour s’occuper notamment de ces cinq points !

Published inEngagéHumeur

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